Vous en pensez quoi les filles ? Moi je suis bien contente que ces assassins soient enfermés à vie, c'est normal non ? Je ne comprends pas qu'ils en fassent tout ce branle bas de combat....
Nicolas Sarkozy, interrogé samedi en marge de l’inauguration du 45e salon de l’Agriculture, a justifié le fait qu'il ait décidé de saisir la Cour de cassation pour obtenir une application immédiate de la rétention de sûreté.
«Ce qui est important pour moi, c'est qu'on ne laisse pas des monstres en liberté après qu'ils ont effectué leur peine», a déclaré le chef de l'Etat en marge de l'inauguration du 45e salon de l'Agriculture à Paris.
«Le devoir de précaution s'applique pour la nature, il doit s'appliquer pour les victimes», a poursuivi le président de la République.
Mais cette démarche est vivement critiquée, tant par le monde judiciaire que par le Parti socialiste.
«Incongruité constitutionnelle»
«Une dérive grave.» Voilà ce qu'en pense Me Lionel Escoffier, président de la Fédération nationale des unions des jeunes avocats (FNUJA).
«Nous considérons qu'il s'agit là d'une nouvelle violation des principes généraux du droit», a déclaré l’avocat à l'AFP.
L’homme de loi estime que «cette décision de saisir le Premier président de la Cour de cassation pour le forcer à trouver une solution pour rendre rétroactive cette loi est d'autant plus juridiquement et intellectuellement inconcevable que la Constitution de la Ve République impose aux juridictions administratives et judiciaires de respecter les décisions du Conseil Constitutionnel qui ne sont pas susceptibles de recours».
Egalement en désaccord, l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) voit dans cette requête présidentielle «une incongruité constitutionnelle: ce n'est pas le premier président de la Cour de cassation qui peut décider de modifier une décision du Conseil constitutionnel». Le syndicat de la magistrature (SM, gauche) est sur la même ligne. Pour lui, il s'agit d'un «coup de force inacceptable» dans laquelle il voit une «surenchère du pouvoir au péril de la démocratie». La Conférence des bâtonniers, qui représente les avocats de province et de la banlieue parisienne, a pour sa part considéré samedi que la démarche présidentielle constitue «une violation du respect dû aux principes constitutionnels».
«Une période sombre pour notre justice»
A gauche aussi, la décision présidentielle fait grincer des dents. André Vallini, secrétaire national du Parti socialiste chargé de la justice, a accusé samedi Nicolas Sarkozy de «chercher à porter atteinte à l'état de droit», en mettant en cause, dans «une dérive dangereuse», l'autorité du Conseil constitutionnel.
Robert Badinter, sénateur PS, se montre très sévère envers l’initiative présidentielle: «Aujourd’hui, nous sommes dans une période sombre pour notre justice», déclare-t-il dans une interview au «Monde» daté de dimanche-lundi.
«Si le président entend passer outre la décision du Conseil, une voie lui est ouverte : demander au Parlement la révision de la Constitution. Rendez-vous au Congrès!», lance-t-il.
Concernant la réforme elle-même, le socialiste déplore que le Conseil ait admis la conformité de la rétention de sûreté à la Constitution, même s'il l'a rendue «quasiment inapplicable».
«Nous passons d’une justice de responsabilité à une justice de sûreté. C’est un tournant très grave de notre droit. Les fondements de notre justice sont atteints», analyse l’ancien garde des Sceaux.
«Le PS du côté des assassins»
En revanche, Rachida Dati, interviewée par «Le Figaro», ne voit là aucune remise en cause de la décision du Conseil constitutionnel.
Pour la garde des Sceaux, il s’agit de «proposer de nouvelles solutions pour répondre concrètement au problème qui demeure: comment empêcher effectivement tous les criminels dangereux qui vont sortir de prison de récidiver».
Nadine Morano est également montée au créneau pour défendre la position présidentielle. «Je laisse le soin aux Français de juger le Parti Socialiste qui se met clairement du côté des assassins et oublie toutes les victimes. C'est irresponsable de jouer avec la sécurité des Français», a déclaré la porte-parole de l’UMP.