Inondation à tunis: bilan actuel 13 morts

Inondations en Tunisie: treize morts, les recherches continuent

TUNIS (AFP) — Quatre corps ont été dégagés dimanche des eaux boueuses à Sabalet Ben Ammar, au nord-ouest de Tunis, portant à treize au moins le nombre de morts provoqués par des inondations survenues samedi en Tunisie, a-t-on appris auprès des sauveteurs.

Parmi ces victimes -deux hommes et deux femmes- un corps été retrouvé en plein champ à environ quatre kilomètres de l'oued Borj Touil, les trois autres ont été repêchés dans les eaux qui ont submergé la région agricole de Sabalet Ben Ammar (15 km de Tunis), ont indiqué à l'AFP des secouristes.

Un bilan officiel publié samedi soir faisait état de neuf morts et huit disparus, alors que les recherches se poursuivaient dimanche après-midi pour dégager des corps ou retrouver d'éventuels survivants.

Des agents de la protection civile et de la Garde nationale aidés par des brigades canines étaient à pied d'oeuvre depuis samedi, alors que de jeunes habitants des localités voisines participaient aux recherches dimanche.

Des pluies diluviennes sont tombées samedi en un laps de temps très court sur Tunis et sur certaines localités du nord du pays provoquant des crues et entraînant l'interruption de la circulation sur de nombreuses routes.

Parmi les neuf morts retrouvés samedi, huit ont péri à Sabalet Ben Ammar, pour la plupart des automobilistes emportés par les eaux des oueds en crue au volant de leurs véhicules sur la route nationale reliant Tunis à Bizerte.

Une autre personne est décédée également au volant de sa voiture qui s'est retrouvée bloquée sur un chantier de construction inondé dans un quartier chic à la périphérie de Tunis, ont raconté des témoins.

Les intempéries ont également provoqué des dégâts matériels, selon l'agence tunisienne TAP, mais aucune évaluation détaillée de ces dégâts n'a été publiée dimanche.

Le soleil était de retour dimanche dans Tunis mais la météo annonçait des orages et pluies le long du littoral Est ainsi que sur les régions du Centre pour la nuit de dimanche à lundi.

Ca , pour pleuvoir il a plu, heureusement pas trop chez nous, mais c'est le nord qui a tout pris .

Tunis a l'habitude d'etre inondé (20-30cm à certains endroits), dès qu'il pleut trop fort, mais là le niveau était plus haut que d'habitude (1m).

qq jours après notre départ d'algérie, il s'est passé la meme chose, dans la région où habitent mes beaux parents il y a eu beaucoup de dégâts, un de leur voisin a meme été emporté par un torrent le pauvre !!!
La nature devient folle !

le problème est que les infrastructures, notamment les égoûts, ne sont pas conçues pour des pluies "abandantes" donc dès qu'il pleut un peu plus que la normale, ça déborde.. sans compter les oueds qui ne sont pas gérés!!

et oui ! mais en attendant ce sont les pauvres gens qui payent !

ceci dit malgré tout en france il y a des innondations quand meme ! et de plus en plus souvent.

En espagne aussi ils ont eu leur lot !!!
en plus ce week end c'était la fête nationnale, alors beaucoup sont partis en long week-end !!!
une vraie catastrophe du côté de Valence !!!

rectification:
en France, il y en a de moins en moins souvent, et comme ce n'est plus courant, on en parle beaucoup!

il suffit de regarder les cartes postales de 1910!

ce qui était habituel est devenu scandaleux.

Vu l'orage qu'il y a encore eu hier soir et cette nuit ! Enfin les orages !
Tunis est pas près de secher !
J'espère qu'il n'y a pas eu d'autres accidents

Voici un article qui explique les causes des inondations..

Inondations de l’Aïd : A qui la faute ? Par Zyed Krichen du journal hebdomadaire tunisien "Réalités"

Les inondations du deuxième jour de l’Aïd ont fait dix-sept morts et quatre disparus selon un bilan officiel provisoire. Etait-il possible d’éviter d’aussi lourdes pertes en vies humaines? Et si oui, à qui incombe la faute d’un tel désastre ?

Un mot doit disparaître de notre lexique mental : catastrophe naturelle. Ces catastrophes n’existent pas et même si elles existaient, elles n’expliquent rien du tout.

Un tremblement de terre —quoi de plus naturel— de même intensité et dont l’épicentre est situé à la même distance de grandes villes provoque quelques milliers de morts dans un pays et à peine quelques blessés dans un autre. L’important dans la cité des hommes n’est jamais ce qui se passe dans la nature, mais la manière dont on y fait face.

La Tunisie n’en est pas à ses premières pluies torrentielles, et non diluviennes comme on aime le dire. Si le pays ne pouvait pas faire face aux intempéries de 1969 et 1982, le spectacle de 2007 n’est plus acceptable.

Disons d’abord que les forces de l’ordre et de la protection civile ont fait un travail remarquable dans des conditions extrêmement difficiles. Nous ne disons pas cela par souci d’équilibre, mais parce que c’est le témoignage spontané et authentique de tous les sinistrés. Mais l’important dans une «catastrophe naturelle» n’est pas la gestion en aval mais en amont.

Dans la gestion en amont des inondations, on peut déceler plusieurs niveaux de prise de décisions.

Il y a en premier lieu les connaissances scientifiques et techniques appliquées au terrain. Cela, nous l’avons depuis près de trois décennies.

Les études prévisionnelles pour les réseaux d’écoulement des eaux pluviales. Là il y a un problème que beaucoup de techniciens et de décideurs essayent de camoufler. Il y a plusieurs manières et paliers pour concevoir un réseau d’évacuation. Les techniciens ont le “choix” de prendre en compte les précipitations exceptionnelles soit des dix, quinze, vingt, cinquante ou cent dernières années. A chaque choix correspond un réseau et des investissements particuliers. Certains techniciens nous expliquent qu’il y a une adéquation entre les risques acceptés et la capacité financière du pays. En termes plus clairs, on accepte un débordement tous les dix, quinze ou vingt ans car les anticiper revient beaucoup plus cher que de les subir de temps en temps. Seulement, a-t-on jamais fait un bilan chiffré complet des pertes subies lors d’une inondation ? Comment peut-on annoncer dans ce cas que ne prendre en ligne de compte que les intempéries les plus importantes lors des vingt dernières années est plus rentable économiquement ?

Si l’on ajoute la perte des vies humaines (par définition au-delà de tous bilans chiffrés) à celle subie par les infrastructures, aux travaux de restauration publics, aux dommages des biens privés, à la perturbation du circuit économique, peut-on affirmer dans ces conditions que nos calculs initiaux étaient bons ? En plus comment expliquer aux citoyens qu’à la moindre averse, phénomène tout à fait ordinaire et annuel, des quartiers entiers se trouvent régulièrement submergés par les eaux ? Il y a là quelque chose qui ne tourne pas rond.

Question subsidiaire : qui peut garantir à nos décideurs que la récurrence des précipitations dans les dernières décennies sera la même pour les prochaines ? Personne ne peut conduire une voiture en ne regardant que dans le retro-viseur. Tous les scientifiques et experts internationaux s’accordent à dire que les changements climatiques auront des effets imprévisibles aussi sur les précipitations.

Cela veut dire tout simplement que nos experts-décideurs ont tout faux. Investir 20%, 50% ou même 100% de plus dans les travaux d’infrastructure dans les réseaux d’évacuation pluviale est plus rentable que ces investissements “petit bras” depuis plus de trente ans.

L’autoroute Tunis-Bizerte est un ouvrage récent. A-t-on pris l’entière mesure de la géographie hydraulique ? Manifestement non. Il est du droit de tous les citoyens de connaître l’origine des défaillances, car moins de cent millimètres de pluies n’auraient pu causé pareils dégâts si les mesures nécessaires avaient été prises lors des travaux de construction.

Reste la prévision météologique. D’autres experts, cette fois-ci, nous disent qu’on ne peut rien prévoir ! Alors pourquoi tant d’investissements ? Si les méthodes ou le matériel est défaillant ou insuffisant pour faire face à cela et informer la population plusieurs heures en avance, alors les experts en météo ont le devoir civil de dénoncer cela avant les catastrophes et non après. Le discours “c’est pas moi, c’est les autres” est indigne d’un pays moderne.

Enfin, un mot pour nos médias audio-visuels publics. Quelle réactivité et quel sens de l’anticipation ! Au moment où tout le monde, ou presque, était scotché devant sa télévision ou écoutait la radio, on n’a eu droit qu’à quelques communiqués laconiques et sans aucun effort d’information rapide des citoyens. Les torpeurs post-ramadanesques n’expliquent pas tout. C’est de mentalité qu’il faut changer. Les médias audio-visuels publics sont au service du public et non le relais de l’information institutionnelle. Dans beaucoup de cas cela ne débouche que sur le ridicule, dans d’autres c’est beaucoup plus dramatique.

Quant à parler des bienfaits des intempéries pour l’agriculture alors que des centaines de nos concitoyens sont en deuil, c’est tout simplement indécent.

Il est nécessaire que ces pertes douloureuses ouvrent tous ces dossiers en même temps en toute transparence. Le Chef de l’Etat a immédiatement insufflé le premier élan. Espérons que cette fois-ci on apprendra de nos erreurs passées.

Zyed Krichen