12/12/12, «une combinaison qui ne compte pas»
Par Gary Assouline
Mis à jour le 11/12/2012 à 15:38 | publié le 11/12/2012 à 14:10 Réactions (10)
INTERVIEW - Mercredi 12 décembre est marqué par la présence du chiffre 12 dans le jour, le mois et l'année. Pour le numérologue Elie H. Attali, cet événement n'est pas important et relève davantage d'un phénomène marketing.
Le Figaro - Quelle est la symbolique du chiffre 12?
Elie H. Attali - En France, comme dans beaucoup de pays latins, la superstition est d'ordre culturel. Le chiffre 12 revient beaucoup dans l'histoire et les histoires. On parle des 12 mois de l'année, des 12 apôtres, des 12 travaux d'Hercule, des 12 dieux de l'Olympe, des 12 signes du Zodiaque… La notion du 12 est également mise en relation avec l'Arcane du pendu dans le tarot marseillais, qui a une signification de spiritualité, de sacrifice, mais aussi de blocage et d'angoisse. D'un point de vue universel, chaque jour de l'année a sa résonance singulière selon la date, ce qui banalise l'événement de mercredi. L'année prochaine par contre, le chiffre 13 sera beaucoup plus marqué que le 12, dans ce sens où il est à la fois porteur de chance mais aussi de malheur.
Quelle importance donner à la combinaison du 12?
En numérologie, ce qui compte, c'est avant tout l'addition des chiffres. Ainsi, il ne faut pas prendre en compte la correspondance du 12/12/12 puisque nous sommes en 2012, pas en l'an 12. Comme il n'y a pas réellement trois simples douze, cet engouement autour de cette date n'a pas lieu d'être. Par ailleurs, le fait d'avoir trois mêmes chiffres qui se suivent n'est pas porteur de chance. Ça a une importance uniquement sur le plan personnel, en fonction de ce que ces chiffres peuvent vous apporter en termes de voyance, de prévisions.
Si le monde est marqué par les dates, le plus remarquable exemple est celui du 11 septembre (11/09/2001): on appelle cet événement par sa date.
C'est avant tout un phénomène marketing?
Oui, c'est plutôt un effet moussant, une question marketing. Je ne pense pas qu'il va se passer quelque chose d'extraordinaire. De nos jours, le rapport au nombre est devenu un véritable phénomène de mode, qui se démarque de plus en plus de l'astrologie et de la numérologie. Le côté positif du marketing, c'est que les gens peuvent se rendre compte à quel point les chiffres nous entourent au quotidien, dès notre date de naissance jusqu'à notre mort. En revanche, le fait qu'il y ait autant de superstition, occasionnant de telles dépenses pour des jeux d'argent, est négatif.
En cette fin d'année, la fameuse date du 21/12/12, avancée comme celle de la fin du monde dans le calendrier maya, fait entrer certaines personnes dans un état de paranoïa, dans une panique permanente. Les non-initiés à la numérologie, l'immense majorité des Français donc, font mine de s'en moquer mais craignent inconsciemment cette échéance. Ils sont portés par l'effet de masse qui pousse à l'angoisse, sous le sceau de la rigolade. Mais les gens qui s'intéressent vraiment aux chiffres n'en font pas une obsession.
Par Gary Assouline
Je me ferai quand même bien un petit jeu à 12 euros