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 Légendes Québécoises.........

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melo-dy
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MessageSujet: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeJeu 10 Juil - 2:51

L'auto-stoppeuse


Un jeune homme revenait d'un bal de finissants. Il était allé reconduire la jeune fille qui l'accompagnait et allait rejoindre des amis pour l'après-bal.
Il ne roulait pas vite, ayant emprunté l'auto de son père pour cette occasion très spéciale.
Il aperçoit soudain, sur le bord de la route, une jeune fille en robe de bal qui faisait de l'auto-stop. Il s'arrête pour la faire monter, l'invitant à s'asseoir près de lui. Elle insiste pour monter à l'arrière de la voiture. La croyant timide, il n'insiste pas. La regardant par le rétroviseur, il la voit grelotter dans sa belle, mais trop légère robe rose. Il lui offre gentiment son veston. Elle lui sourit et le remercie. Elle semble se sentir mieux. Après un petit bout de jasette, et vu qu'il était très tard, il veut aller la reconduire jusque chez elle. Il lui demande donc de lui donner son adresse. Ce qu'elle fit. Il connaissait l'endroit.
La rue était mal éclairée. Il arrive quand même à destination tout en se disant que la jeune fille aurait quand même pu lui donner quelques indications pour l'aider à repérer l'endroit exact. Il arrête la voiture, descend pour ouvrir la portière et faire descendre sa passagère. Mais personne n'est assis sur le siège arrière. Il se dit que c'est impossible, qu'elle ne pouvait pas avoir descendu de la voiture. Il regarde partout et ne voit rien ni personne. Intrigué, il décide de sonner à la porte. Une dame vient lui répondre. Il lui explique ce qui vient de se passer et lui dit qu'il aimerait bien récupérer son veston. La femme éclate en sanglots. Son mari arrive, l'air contrarié. Il le traite de tous les noms imaginables et, finit par lui dire que sa fille est morte depuis trois ans. Il lui montre une photo, et le jeune homme reconnaît sa passagère. L'homme hausse le ton et lui dit de se rendre au cimetière du village. Rendu là-bas, il verra bien la pierre tombale.
Plutôt mal à l'aise, le jeune homme quitte la maison ne sachant plus que penser. Il se rend bien compte qu'il a réveillé ces gens pour leur rappeler des souvenirs douloureux.
Il décide de se rendre au cimetière. Il cherche jusqu'à ce qu'un veston déposé sur une pierre tombale attire son attention.
C'est le sien. Et, sur la pierre est écrit le nom de sa jeune passagère.


Petitspains
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melo-dy
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeJeu 10 Juil - 2:52

Légende du Rocher Percé



Blanche de Beaumont vivait en Normandie, dans un vieux château. C'était une belle jeune fille âgée d'à peine seize ans. Elle était fiancée au chevalier Raymond de Nérac dont elle était très amoureuse.

Sur les ordres du roi, le chevalier de Nérac dut se rendre en Nouvelle-France pour combattre les féroces Iroquois. Adieu la douce vie en France, les plaisirs de la cour et la belle et adorable fiancée de Normandie.

Une fois en Nouvelle-France, le chevalier de Nérac n'eut pas la vie facile. Il dut combattre les Iroquois et affronter nos durs hivers tout en commandant des hommes qui n'étaient guère obéissants. Il se rongeait d'ennui et d'amour pour sa fiancée qui le hantait.

Pendant ce temps, Blanche de Beaumont se morfondait également dans l'attente de son bien-aimé. Elle prit un jour la décision d'aller rejoindre son fiancé en Nouvelle-France et de l'épouser. Blanche de Beaumont s'embarqua donc pour la Nouvelle-France avec son frère que le roi avait prié de faire du service dans sa colonie.

À la mi-octobre, le navire arriva à la hauteur des côtes de Terre-Neuve. Soudain la vigie annonça un navire à bâbord, et on eut tôt fait de reconnaître un vaisseau pirate. Le capitaine ordonna à tous les hommes de se munir de leurs armes et assigna à chacun d'eux un poste en attente de l'abordage. Ce fut l'horreur! Les Français offrirent une résistance farouche mais les pirates, plus nombreux et mieux armés s'emparèrent du navire et de son contenu. Ils firent plusieurs prisonniers dont Blanche de Beaumont qu'on enferma dans une cabine.

Quand le capitaine des pirates aperçut la jeune fille, il décida qu'elle devait lui appartenir. Mais au lieu de la violenter, comme c'était souvent son habitude, il voulut en faire sa femme, la patronne du navire et la mère de ses enfants. Les enfants qu'il aurait seraient de sang noble.

Mais c'était sans compter la détermination de Blanche de Beaumont.
Celle-ci, accepta la proposition du capitaine, mais au moment de la célébration, alors qu'on s'y attendait le moins, elle se retourna, se mit à courir et se jeta à l'eau avant que personne n'ait pu intervenir. Elle disparut dans les profondeurs de la mer.

Par la suite, le navire glissa dans un épais brouillard. Le lendemain, lorsque le soleil eut réussi à dissiper cette brume, l'équipage aperçut une masse énorme: c'était le Rocher Percé. Cet imposant rocher, semblant flotter près du rivage comme un navire ancré, dégageait une menace mystérieuse et impitoyable. Les pirates, figés de terreur, distinguèrent à son sommet une espèce d'apparition voilée dans laquelle ils crurent reconnaître Blanche de Beaumont. Puis brusquement, cette apparition abaissa ses mains vers le vaisseau dans un geste de malédiction et ce dernier, avec tous ses occupants, fut changé en un rocher dont on retrouve encore des vestiges aujourd'hui.

Quant au chevalier de Nérac, il périt peu après aux mains des Iroquois.


Il paraît qu'à certains moments, lorsque le Rocher Percé est enveloppé de brouillard, on croit parfois entrevoir Blanche de Beaumont à la recherche de son amour perdu...
fourire
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melo-dy
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeJeu 10 Juil - 2:57

La chasse-galerie
La chasse-galerie, était une invention du diable (eh oui, encore lui!) c'était une sorte de canot volant qui permettait à ses occupants de se rendre à l'endroit de leur choix en survolant tous les obstacles possibles. Bien sûr, il fallait vendre son âme au diable pour l'utiliser.

Une veille de Jour de l'An, des bûcherons campés dans un chantier du nord qui se mourraient d'ennuyance, qui pour sa famille, qui pour sa petite amie ...

Il faut dire qu'à cette époque, l'on partait pour les chantiers dès l'automne venu bien avant les premiers gels. On montait par les rivières en canots. Et comme c'était le seul moyen de transport on ne revenait qu'au printemps suivant, après la débâcle.

Il n'était donc pas étonnant que nos bûcherons trouvent les soirées longues et ennuyantes. Au temps des Fêtes, c'était souvent intolérable. Les pauvres hommes avaient beau sortir leurs talents de musiciens, de chanteurs, improviser des divertissements, quand arrivait cette période, « l'ennuyance » était à son comble.

Une veille de Jour de l'An donc, le cuisinier du camp, après avoir écouté les doléances des hommes, leur proposa de les amener dans leur village pour danser et faire la fête... « Nous n'avons qu'à y aller en chasse-galerie », leur dit-il.

Les bûcherons se montrèrent tout d'abord scandalisés. « C'est interdit ! C'est de la magie noire ! On a pas le droit !...».

Mais le « cook » se montra convaincant. « Il y a, bien sûr, des conditions : pas de jurons, pas de boissons, ne porter aucun symbole religieux (médailles, croix, scapulaires...), éviter de toucher les croix des clochers des églises et revenir avant le lever du jour. » Facile se dirent-ils, on est des hommes après tout, pas des enfants. Pour aller voir sa « blonde », embrasser sa femme et ses enfants un soir de Jour de l'An, ils étaient prêts à n'importe quoi.

On s'installe donc dans un canot avec le cuisinier comme guide. On prononce la formule magique:
«Acabri, Acabra, Acabragne, canot volant, fais-nous voyager par dessus les montagnes.»

L'on voyagea à la vitesse de l'éclair, passant au-delà des montagnes, sautant par-dessus les villages, les forêts, les rivières. L'on eut tôt fait de voir apparaître un éclairci, puis les petites lumières de son village. En un rien de temps, les voilà rendus chez le marchand général, où se donnait ce soir-là la veillée du Jour de l'An.

La soirée fut trop vite passée, comme de raison. On s'amusa, on dansa, on joua du violon... Mais se rappelant les conditions de leur voyage et avant que le jour se lève, ils regagnèrent leur canot en douce, prononcèrent la formule magique et s'envolèrent vers leur camp.

Ils avaient tous été très prudents sauf... le cuisinier. Celui-ci avait sans trop se faire prier, avalé un petit verre de caribou, puis encore un, puis un autre. Les hommes durent l'attacher dans le fond du canot car il menaçait de se jeter par-dessus bord: il était saoul. Mais aucun d'eux n'avait déjà navigué en chasse-galerie. Le canot filait à toute allure en zigzaguant. Arriva donc ce qui devait arriver : le canot frappa de plein fouet une grosse épinette et les hommes dégringolèrent.

Heureusement, la neige épaisse adoucit la chute et à part quelques égratignures, ils s'en tirèrent tous à bon compte. Ils n'étaient pas très loin du camp, ils ont donc pu faire le reste du trajet à pied. Mais c'était l'hiver, c'est donc en piteux état qu'ils sont finalement arrivés au camp. Ils jurèrent tous qu'on ne les y reprendrait plus. Ce fut probablement le cas parce qu'il est rare que l'on entende quelqu'un raconter qu'il a aperçu un canot volant dans le ciel.

Ecoutez
http://fr.youtube.com/watch?v=ZNSmCCtxoBM&feature=related
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeJeu 10 Juil - 12:36

Merci Mélo-dy !

:bisous: :bisous: :bisous:
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Belle Ancolie
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeJeu 10 Juil - 14:58

Melo...

Merci, je ne me tanne pas de lire et relire ces légendes. Et que dire de ces raconteurs qui ont un don pour nous les raconter.
Mon père était TOP pour ça.

En as-tu connu toi?

Bises.
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeJeu 10 Juil - 15:04

Tu demanderas A Michel de te raconter l'histoire du Gars.... :018:
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Belle Ancolie
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeJeu 10 Juil - 15:06

Pas celle du gars qui a vu l'ours qui a vu l'gars..........

Mais j'y pense c'est toi qui a vu l'ours pas l'gars.
:018:
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeSam 19 Juil - 1:38

Le rocher de
Cap Chat


La Gaspésie connut cet été-là une sécheresse comme on en a rarement vu au Québec. Personne n'avait pu faire de provisions, les greniers et les garde-manger étaient vides, les gens comme les animaux étaient affamés. Et, comble de malheur, une épidémie décima les troupeaux. On raconte même que les chats et les chiens en étaient réduits à chasser et à pêcher pour survivre.

C'est donc ainsi qu'un pauvre chat ayant erré dans les bois et dans les champs pendant plusieurs jours et n'ayant rien trouvé à se mettre sous la dent se rendit sur le bord du fleuve espérant que quelques poissons malchanceux soient éjectés par une mer turbulente à souhait.

Après avoir vainement surveillé la vague qui n'apportait que des algues, il se mit à fureter à travers les rochers qui bordaient la rive. Dans une cavité, il aperçut une famille de petits animaux qui sommeillaient. Il s'installa tout près et attendit patiemment ses proies. La plus turbulente des petites bêtes finit par pointer son nez au soleil. Croyant que le chat étendu sur le sable dormait paisiblement, elle se fit téméraire et se rendit l'examiner de plus près. Le chat lui sauta dessus avant même qu'elle ne puisse crier au secours! Tout heureux de cette chasse si facile, il préféra laisser les autres petits s'éloigner pour avoir le plaisir de les attraper un à un, en les poursuivant sur la grève.

Repu, notre chat retourna au village. À mi-chemin, un animal en colère lui barra la route. C'était la Fée-Chat. Notre chat affamé avait dévoré ses protégés et elle n'allait pas laisser sans aucune punition un geste aussi barbare. Elle miaula si fort que tout le village frissonna de terreur. Par sa magie, le chat fut enfermé dans la pierre du cap et le sera jusqu'à la fin des temps, histoire de rappeler à tous les conséquences d'un geste aussi cruel.

Je ne sais pas si c'est à cause de cette histoire, mais les enfants du village craignent depuis ce temps d'aller sur la grève à la nouvelle lune.
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeSam 19 Juil - 1:38

La légende de Cadieux


Pour le compte des marchands de Montréal et de Québec, Cadieux se retrouvait souvent dans la région de la rivière des Outaouais, afin de négocier des échanges pour des pelleteries. Il y rencontrait les Indiens qu'il connaissait bien ayant épousé une des leurs, une Kichisipirini, une Algonquine de la Grande-Nation.
Installé avec sa famille au petit rocher de la haute montagne, en plein milieu du portage des Sept-Chutes, en bas de l'île du grand Calumet avec d'autres familles algonquines, il préparait son canoë quand un jeune algonquin accourt vers le campement essoufflé, inquiet et excité. Les Iroquois arrivent ! Cadieux n'est pas surpris. Les Iroquois profitent souvent du passage de voyageurs chargés de fourrures pour les attaquer, les piller et ensuite disparaître.
Cadieux et les Algonquins n'ont pas le choix; il faut sauter les Sept-Chutes ou affronter la troupe ennemie. Les cabanes se vident, les canoës se remplissent. Cadieux expliquent à ses amis algonquins qu'il ira, avec son ami Bessouat, à la rencontre des Iroquois, histoire de faire diversion.
- Quand vous aurez entendu deux coups de fusil venant du portage, foncez vers les rapides. Prenez bien soin de ma femme!
Et les deux hommes partent vers le portage pendant que les Algonquins attendent immobiles, silencieux, avirons à la main. Un premier coup de fusil retentit, puis un deuxième, c'est le signal du départ. Les embarcations des Algonquins foncent en plein coeur des chutes où des montagnes de rocs et les flots tumultueux voudraient arrêter les fragiles canoës d'écorce. Mais les pagayeurs sont habiles: pilote et navigateur coordonnent leurs mouvements à chaque bout du canoë; ils contournent les dangereuses pointes cachées sous l'écume, se glissent entre les rochers, surveillent le courant. Ils arriveront à bon port deux jours plus tard pour y attendre Cadieux et son ami Bessouat.
Le premier coup de fusil avait été pour Cadieux, plus qu'un signal à ses amis; c'était un geste de défense. Les Iroquois sont là et les ont aperçus. Bessouat est rapidement encerclé. Cadieux ne peut plus risquer une plus longue attente. Il s'enfonce dans le bois en prenant soin de ne pas laisser de traces derrière lui. Il replace les feuilles, les branches, revient sur ses pas pour brouiller les pistes.
Cadieux connaît bien la route du lac des Deux-Montagnes, mais non pas la forêt. Il n'ose donc pas s'éloigner afin de retrouver son canoë pour y rejoindre ses amis algonquins et sa femme. Il se construit un abri, se nourrit de fruits sauvages, évite de faire du feu. Il ne sait pas que les Iroquois ont rebroussé chemin. Connaissant l'habileté des Algonquins, les Iroquois ont rapidement deviné que ceux-ci ont sauté les rapides des Sept-Chutes.

Treize jours plus tard, inquiets de ne pas voir arriver les deux hommes, les Algonquins décident d'envoyer des hommes au partage. Ils découvrent le corps de Bessouat, scalpé, abandonné. Ils remontent jusqu'à l'abri de Cadieux. Personne ! Revenant par un sentier d'où ils étaient venus, ils aperçoivent une croix de bois qu'ils n'avaient pas remarquée en arrivant la veille. Une fosse était creusée et le corps, encore chaud de Cadieux y reposait. Les mains sur la poitrine, il serrait une feuille d'écorce de bouleau couverte d'écriture. Ils comprirent que Cadieux était vivant la veille, qu'ils les avaient reconnus, mais une trop grande faiblesse ou l'émotion de la joie l'ont empêché de crier sa présence. Il avait donc écrit sa complainte, son chant de mort sur un feuillet d'écorce et s'endormit pour ne plus jamais se réveiller.
Durant plusieurs années, les Algonquins revinrent à cet endroit. Leur chef déposait alors un nouveau feuillet de bouleau sur lequel il avait recopié la Complainte de Cadieux et fixait celui-ci sur une croix de bois placée à la tête de la fosse.
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeSam 19 Juil - 1:39

Le diable danse à St-Ambroise





La danse, à cette époque, était défendue. Les curés en parlaient en chaire; ce n'était pas un cadeau. Bien sûr, on blâmait les joueurs de violon qui faisaient danser les gens des grandes nuits de temps. Ce n'était pas facile d'amuser le monde, encore moins de danser.

Or, il y avait une salle de danse à Saint-Ambroise. Et évidemment, la danse n'était pas permise là, comme n'importe où ailleurs. Un bon samedi, vers neuf heures du soir, arrive un gars avec un beau cheval noir, bien attelé à une voiture. Il attache son cheval devant la porte. Puis, il entre dans la salle, vêtu de façon très élégante et coiffé d'un magnifique chapeau de castor.

L'homme invita une demoiselle à danser. Il portait des gants, mais il ne voulait pas les enlever; pas plus qu'il ne voulait enlever son élégant manteau et son chapeau de castor. À un moment donné, au beau milieu de la danse, la jeune fille le laisse là et va rejoindre son groupe d'amis. Quand il voit ça, le gars va demander une autre fille pour danser. L’autre fille refuse, l'homme la rendait mal à l'aise, elle trouvait que c’était un gars étrange.

Alors, l'individu partit comme un diable en furie. Mais avant de s’en aller, ouvrant la porte, il allongea son bras, puis il estampa ses cinq doigts sur le cadre de la porte. C’était imprimé en rouge, rouge comme du beau sang. Les danseurs et les musiciens étaient bien découragés de voir ça ! Ils sont donc tous sortis dehors pour aller voir ce gars-là, et où il était allé. Le gars avait disparu. Ils ne voyaient plus ni son cheval, ni sa voiture.
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeSam 19 Juil - 1:40

Jos Montferrand


À 27 ans, Jos Montferrand pratique tous les métiers de la coupe de bois: bûcheron, trappeur l'hiver, draveur au printemps... Il apprend à vivre dans la nature, à lutter contre la forêt, à dompter les rapides.
Dans un chantier concurrent, le patron a engagé des Irlandais. Une certaine rivalité s'installe entre les Canadiens d'une part et les Irlandais d'autre part. Tous costauds, rustauds, prompts à la bataille, les Irlandais avaient l'entrainement des chantiers et des cours à bois. Si un concurrent voulait agrandir ses limites, ces Shiners , comme on les appelait, envahissaient le terrain, renversaient les estacades, disloquaient les radeaux et chassaient les ouvriers.

Un matin, 150 Shiners s'engagent sur le pont de chêne entre Ottawa et Hull pour rosser les Canadiens. Mais ils ne traverseront pas la rivière. Jos Montferrand l'a promis aux siens.

- Ils se dirigent vers le pont de chêne!

- Combien? demande Montferrand au guetteur venu l'avertir en trombe.

- Une centaine, même plus!

- Alors on va au-devant d'eux? s'enquièrent les hommes attablés avec Jos à la taverne.

- «Je» vais au-devant d'eux!

- Fais pas le fou, ils sont 150; t'as entendu!

- Ils ne traverseront pas la rivière, je vous le promets.

Lorsque Jos arrive au pont, les Shiners en ont déjà traversé la moitié. Ils avancent, en désordre, sans autre objectif que celui d'envahir la taverne hulloise. Ils ne font guère attention à l'homme qui vient vers eux. Mal leur en prit, car l'avant-garde est bien vite refoulée vers le deuxième rang qui la reçoit, ébranlée, étourdie ou assommée. Du pied, du bras, Jos Montferrand propulse un Shiner à l'arrière ou empoigne un protestataire plus décidé, le soulève par la taille et le renvoie à ses compatriotes. Une dizaine se retrouvent à l'eau et tentent tant bien que mal d'atteindre la rive où les Canadiens les refoulent.

- Jos a dit que vous ne traverseriez pas, allez-vous en de l'autre côté!

Exploit ou bravade, haut fait ou simple bataille, Jos Montferrand voit diminuer le nombre de ses adversaires. Il avance tranquillement sur le pont fracassant quelques mâchoires et plusieurs tibias sur son passage. Il pousse même l'audace de se pencher pour traîner un éclopé et aller le déposer sur la rive opposée, meurtrissant l'oeil ou l'épaule d'un témoin réfractaire.

- Et ce verre de gin, il est prêt?, demande-t-il à son retour triomphal à la taverne après une heure de «gymnastique».
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeSam 19 Juil - 1:41

La griffe du diable

C'était l'époque où les femmes, souvent recluses à la maison à cause de leur progéniture nombreuse, avaient peu de divertissements. Le passe-temps préféré était souvent les chicanes de voisins. Comme il n'y avait pas de télévision, pas de radio, c'était désennuyant de se chicaner un peu. Ce n'était pas méchant, mais les gens avaient tendance à se tirailler pour toutes sortes de raisons, ce qui a entraîné bien des procès pour des piquets de clôture.
Et madame Therrien comme madame Comeau (noms fictifs) respectaient bien la tradition...

Un dimanche matin, alors que le reste de la famille était partie à la messe, madame Comeau décida d'aller cueillir des bleuets. Dans cette région, les bleuets poussent en abondance et n'ont rien à envier à ceux du Lac Saint-Jean. Elle amena avec elle son bébé de quelques mois qu'elle attacha solidement sur son dos, puis traversa la clôture où les bleuets semblaient plus gros et plus abondants.

Madame Therrien, qui la vit venir, sortit aussitôt et l'invectiva haut et fort:
- Que fais-tu là ?
- Je suis venue cueillir des bleuets.
- Mais ils ne sont pas à toi ces bleuets-là !
- Ils sont à moi autant qu'à toi ce sont des bleuets sauvages. C'est le Créateur qui les a mis là.
- Aie ! C'est du vol ça ! Tu es une maudite voleuse !
Elles commencent à se crier des noms . Puis madame Comeau de clore la discussion en criant:
- Va donc chez le diable !

Apparut alors une créature immonde, aui n'était ni homme, ni bête.
- Vous m'avez appelée Mesdames ?

Les deux dames restaient pétrifiées. Puis, après de longues minutes, madame Comeau réagit enfin et dit à sa voisine.
- Vite, viens-t'en ici! Accrochons-nous à mon bébé. Il est pur, lui, et le diable n'a aucune emprise sur lui. C'est le seul moyen de nous sauver !
Elles ont toutes les deux enserré le bébé dans leurs bras. Comme le diable ne pouvait plus rien faire, il est devenu enragé. Il s'est mis à maugréer, à gesticuler et à griffer le rocher. Et il y a laissé des traces. Ces mêmes traces qui sont encore visibles aujourd'hui.

Madame Comeau et madame Therrien se sont réconciliées. Elles ont raconté à tout le monde comment elles avaient vaincu le diable. Une grande fête fut organisée où l'on composa un «reel» qu'on nomma: «Le reel du diable en maudit d'avoir manqué son coup.»
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeSam 19 Juil - 14:38

Y a tu quelqu'un qui lit mes légendes????????? scratch
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeSam 19 Juil - 17:09

Mais bien sûr, Méli-Mélo !

:010:

:bisous:
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeSam 19 Juil - 18:56

Petitspains Merci martine........... Smile
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeDim 20 Juil - 4:52

Oui Melody moi..et je trouve tres interessant.
Surtout que je vis sur le bord de l'Outaouais.........
Mais il n'y a plus d'algonquins.......se sont des Mohawks ! Wink
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitimeDim 20 Juil - 10:27

Jos Montferrand ... ça me laisse rêveuse ... J'habite près de Clermont-Ferrand, une ville née de l'association de deux villes voisines : Clermont et Montferrand.

Peut-être qu'il vient de chez moi, ce Jos !

Smile
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MessageSujet: Re: Légendes Québécoises.........   Légendes Québécoises......... Icon_minitime

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