L'adresse correspond notamment à celle de l'ancien cabinet d'avocats de Nicolas Sarkozy et de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Mais le colis était adressé à un autre cabinet d'avocats situé dans le même immeuble. "Pas de piste privilégiée" pour l'instant, selon Michèle Alliot-Marie. Une femme portant un casque de moto intéresse particulièrement la police.
L'explosion, jeudi 6 décembre, d'un colis piégé dans un immeuble du centre de Paris, visant un cabinet d'avocats, a fait un mort et aux moins cinq blessés, selon la police.
La personne tuée est la secrétaire du cabinet d'avocats destinataire du colis, le cabinet de Catherine Gouet-Jenselme, qui se situe au quatrième étage d'un immeuble, 52 boulevard Malesherbes, dans le 8e arrondissement.
Un avocat, Me Olivier Brane, 58 ans, spécialiste en droit immobilier, qui se trouvait à proximité lors de l'ouverture du colis, a été grièvement blessé et hospitalisé. Il a été transporté à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, a-t-on précisé de source policière. Il se trouve hors de danger.
D'autres personnes ont été plus légèrement blessées dans la déflagration.
"Ce n'est pas le cabinet de Nicolas Sarkozy"
Au premier étage du même immeuble, se trouve l'ancien cabinet d'avocats du président de la République, Nicolas Sarkozy, mais, à ce stade de l'enquête, aucun lien n'a été établi avec l'explosion.
"Ce n'est pas le cabinet de Nicolas Sarkozy qui était visé. Le colis visait un cabinet d'avocats situé au 4e étage et il était adressé à une personne qui fait partie de ce cabinet", a précisé le parquet.
Le 52 boulevard Malesherbes est aussi l'adresse de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
D'après nos informations, les policiers qui interrogent les gens travaillant ou habitant dans le quartier leur demandent notamment s'ils ont vu, au moment de l'explosion, une femme portant un casque de moto. Il pourrait s'agir de la personne ayant apporté le colis sur place.
Apporté par un coursier
Le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, présent sur place, a déclaré que l'explosion avait pour origine un seul colis, contenant deux engins explosifs.
Les mobiles de l'attentat sont "pour l'instant totalement inconnus", a-t-il indiqué.
Selon les premiers éléments de l'enquête, l'explosion a eu lieu à 12h50. "Un coursier a apporté un colis dans une cassette et il y a deux engins dans le colis qui ont explosé au moment de l'ouverture", a précisé le procureur.
"L'assistante a été tuée, un avocat qui se trouvait non loin a été blessé et il est hospitalisé. Dix collaborateurs et secrétaires sont en état de choc", a-t-il ajouté.
"Nous relevons les prises d'image"
"J'ai décidé de saisir la brigade criminelle de la préfecture de police. Il s'agit de rechercher tous les indices. La police technique et scientifique est sur place. Nous relevons les prises d'image qui auraient pu être prises à l'arrivée du coursier", a-t-il indiqué.
Le cabinet d'avocats visé traite "essentiellement" des affaires civiles ou commerciales. "Il n'y a pas de conseil [d'avocat, ndlr], semble-t-il, qui à l'heure actuelle soit mêlé au procès Colonna", a aussi déclaré Jean-Claude Marin.
Le périmètre a été verrouillé alors que le préfet de police de Paris et son directeur de cabinet se sont rendus sur place, a-t-on indiqué à la préfecture.
La préfecture de police a confirmé que la section antiterroriste du parquet de Paris avait été saisie et que l'enquête avait été confiée à la section antiterroriste de la Brigade criminelle.
Alliot-Marie : "Pas de piste privilégiée"
La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a quitté Bruxelles, où elle devait participer à une réunion avec ses homologues de l'UE, pour se rendre sur les lieux de l'explosion.
Sur place, la ministre de l'Intérieur a déclaré que "pour l'instant, il n'y avait pas de piste privilégiée".
Elle a expliqué que le cabinet d'avocats visé "s'occupe d'affaires civiles principalement immobilières".
"Les différentes plaques des autres activités qui ont lieu dans cet immeuble sont très nettes. Donc apparemment, c'était vraiment quelqu'un de ce cabinet qui était visé", a poursuivi la ministre, semblant ainsi exclure que l'ancien cabinet de Nicolas Sarkozy ait été visé. (avec AFP et AP)