La France va tester dès l'année prochaine le bracelet électronique pour protéger les femmes de conjoints violents, s'inspirant des pratiques espagnoles en la matière, a annoncé mercredi le gouvernement français.
La secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano a déclaré qu'elle voulait "l'expérimenter sur deux voire trois départements" français en 2010, sans donner de chiffres sur le nombre de personnes qui seraient concernées.
Le Premier ministre François Fillon devait annoncer à la mi-journée un ensemble de dispositions, dont le bracelet devait être la mesure phare, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.
Le ministère de la Justice a déjà annoncé cette semaine l'expérimentation d'un téléphone d'urgence, permettant aux femmes en danger de joindre les secours par un circuit simplifié. En France, 675.000 femmes ont été victimes de violences lors des deux dernières années, et 156 sont mortes en 2008 sous les coups de leur compagnon.
"Une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint", a rappelé Nadine Morano. L'Espagne vient d'investir 5 millions d'euros pour distribuer dans tous les tribunaux du pays 3.000 bracelets électroniques. Actuellement, seuls 58 sont portés par des hommes violents sur injonction judiciaire. Ce bracelet noir, un peu plus gros qu'une montre en plastique est scellé au poignet de l'agresseur et relié à un centre de contrôle par GPS.
La femme battue dispose de son côté d'un petit boîtier qui sonne si son ex-conjoint s'approche trop près d'elle, lui permettant d'alerter la police. Depuis son implantation en juillet, 222 alertes demandant l'intervention des forces de l'ordre ont été déclenchées, dans 85% des cas parce que l'agresseur s'était trop approché de sa victime. (afp)