La seule petite consolation dans ce crime barbare, c'est qu'enfin les mineurs coupables d'actes graves, sont punis en fonction de l'ignominie de leurs actes .....
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Les meurtriers de Ghofrane condamnés à 23 ans de réclusion criminelleDeux jeunes hommes reconnus coupables du meurtre à coups de pierres de Ghofrane Haddaoui, une jeune femme de 23 ans, en 2004 à Marseille, ont été condamnés vendredi à 23 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône.
Les jurés ont rejeté l'excuse de minorité pour les deux accusés, aujourd'hui âgés respectivement de 19 et 20 ans mais mineurs au moment du crime.
A l'issue de quatre jours d'audience à huis clos, l'avocat général, Roland Mahy, avait requis vendredi la peine maximale de trente ans contre les deux jeunes hommes, estimant qu'ils étaient co-auteurs d'un meurtre qui avait suscité une vive émotion à Marseille en octobre 2004.
Il avait demandé une peine de sûreté des deux-tiers contre le plus jeune, âgé de 19 ans, qui contrairement à son co-accusé continuait de nier sa participation au crime. Les jurés n'ont cependant pas suivi cette réquisition. Un troisième jeune homme de 19 ans qui comparaissait uniquement pour non dénonciation de crime a été acquitté.
Le corps de Ghofrane, la tête ensanglantée, avait été découvert le 19 octobre 2004 dans un terrain vague, dans les quartiers nord de Marseille. L'autopsie avait permis d'établir qu'une trentaine de coups, à l'aide de grosses pierres jetées sur la boîte crânienne, avaient entraîné des lésions cérébrales et une hémorragie à l'origine de la mort, le 18 octobre 2004. Son téléphone portable et sa carte de crédit avaient été volés.
Les proches de Ghofrane qui avaient demandé aux jurés, par la voix de leurs avocats, de rejeter l'excuse de minorité, ont exprimé leur satisfaction face à ce verdict. "J'ai vu la vraie justice. Ghofrane repose en paix", a déclaré la soeur de la victime, Chadia Haddaoui, en sortant de la salle d'audience. "Le peuple français a tranché. Justice est faite, j'ai le sourire", a dit la mère de Ghofrane, Monia Haddaoui ajoutant "avoir décidé de vivre" maintenant que la justice est rendue à sa fille.
Les quatre jours du procès n'ont cependant pas permis de déterminer avec précision les mobiles du crime et du déchaînement de violence le soir du 18 octobre 2004. Ghofrane avait suivi l'un des deux jeunes hommes, qu'elle semblait connaître, vers sa cité avant d'être tuée sur un terrain vague.
"Qu'est-ce qu'ils avaient derrière la tête en l'amenant là ? C'est toujours une inconnue de l'affaire", a déclaré Me Jean-Louis Pelletier, avocat de la mère de Ghofrane. Interrogé sur son acte, le plus âgé des deux meurtriers, a affirmé ne "pas pouvoir expliquer" cet acte, avait indiqué son avocat Me Jean Boudot. Il avait cependant reconnu dès le début de ce procès à huis clos sa participation au meurtre.
Son avocat a plaidé l'excuse de minorité, rappelant que, selon une psychiatre, il était "d'une totale immaturité, un petit enfant avec un développement intellectuel en termes d'interdit équivalent celui d'un enfant de six ans". Me Boudot a indiqué que son client ne fera pas appel de la condamnation. Le deuxième accusé du meurtre a toujours nié sa participation et son avocat avait plaidé l'acquittement.
Mme Haddaoui a affirmé que la mobilisation contre ce type de violences contre les femmes allait se poursuivre à travers l'association Ghofrane.
AFP