L'asexualité signifie, d'après l'Aven (Association pour l'entraide et la visibilité asexuelle, cf. page suivante) , que l'on ne ressent pas d'attirance sexuelle pour autrui. Elle n'exclue pas une relation de couple - à condition qu'elle
soit platonique - ni même la masturbation !
Les asexuels, parfois perçus comme des aliens, en ont assez de ne pas
exister aux yeux de la société et revendiquent au même titre que les
hétéros et les homos, une reconnaissance sociale. Ils se distinguent
des abstinents qui se privent volontairement - et parfois avec
difficulté - de relations sexuelles. Les asexuels n'éprouvent tout
simplement aucun intérêt pour la sexualité et leur libido est comme
mise en berne.
Il n'y a pas de notion de frustration ni aucun interdit dans cette forme
d'abstinence sexuelle. Elle ne repose sur aucun principe religieux ou
moral et ne vise rien en particulier ! Contrairement au jeûne ou à
l'ascétisme par exemple, l'asexualité n'a pas pour but la purification
de l'âme et du corps, ni rien de semblable.
C'est simplement un mode de vie, une façon d'être librement choisie.
Un mode de vie qui exclue la pratique sexuelle avec autrui, par manque
d'intérêt pour cette dernière. "Je n'ai rien contre le sexe mais ce
n'est pas pour moi", témoigne une forumeuse du site de l'Aven. "Je ne
suis pas frigide, précise-t-elle. C'est pire, je m'en fous ! Le sexe
est pour moi une perte de temps : c'est une occasion ratée de sortir en
boite ou écouter de la musique.", explique-t-elle sans ménagement !* Pour
la plaisenterie, disons que les asexuels sont insensibles aux
allumeuses et allumeurs du show biz qui se trémoussent sur des airs Ô
combien sensuels !Et la masturbation ? Souvent, les asexuels qui
la pratiquent, avouent le faire pour des raisons pratiques qu'on
évitera de détailler ici ! Le peu de plaisir qu'elle leur procure les
incitent à penser qu'elle est peu signifiante dans leur vie.*Témoignage recueilli sur le site de l'Aven (Association pour l'entraide et la visibilité asexuelle). Site Internet :
cliquer ici.
Les asexuels revendiquent leur droit d'exister socialement !"J'en ai assez, je souffre trop de me cacher, je ne savais pas que j'étais
asexuelle, que ça portait ce nom, que ça existait. Je croyais être
seule. Je croyais que je devais subir cette pression sexuelle et fermer
ma g... parce que je suis mariée", témoigne une jeune femme sous le
pseudo Neith.
Les asexuels qui font leur "coming-out" (Vient de
l'expression anglaise "coming out of the closet", qui signifie "sortir
du placard" ; à l'origine, on parle de coming-out quand on révèle son
homosexualité à ses proches), disent ressentir un grand sentiment de
liberté. Preuve que leur choix de vie n'est pas banal à leur yeux et
qu'il mérite, selon eux, d'être reconnu au même titre de
l'hétérosexualité ou l'homosexualité.
Cela donne à réfléchir...Un phénomène qui laisse songeur : A une époque où le sexe est un véritable
fond de commerce pour de nombreuses industries et à l'heure où chacun
revendique sa liberté sexuelle en général, ou des fantasmes sexuels
jadis considérés comme déviants (triolisme, sadomasochisme etc.) en
particulier, certaines personnes affirment haut et fort leur
indifférence, parfois aussi leur dégoût, pour le sexe.
Les asexuels vont à l'encontre de la thèse selon laquelle tout être humain
a besoin de la sexualité pour s'épanouir. Difficile à croire ?
Pourtant, les asexuels d'aujourd'hui ont librement choisi leur
sexualité ou plutôt leur asexualité. De plus, l'écrasante majorité des
asexuels de l'Aven a grandi dans une société plutôt tolérante et
affranchie des tabous sexuels. Une société où le sexe s'étale, se vend,
s'impose à tous... au point de vacciner certains d'entre nous du sexe ?