D'après une enquête du Bureau international du travail et du ministère de l'Emploi, les discriminations se vérifient près de quatre fois sur cinq.
Il n’y a pas de quoi se féliciter. Dans une vaste enquête de testings, le Bureau international du travail (BIT) montre que près de quatre fois sur cinq, un employeur français préfère employer un candidat au nom à consonance française qu’un candidat d’origine maghrébine ou africaine.
"Collectivement, les employeurs testés ont très nettement discriminé les candidats d'origine maghrébine ou noire africaine et seulement 11% des employeurs ont respecté tout au long du processus de recrutement une égalité de traitement entre les deux candidats", précise l’enquête coordonnée avec le ministère de l’Emploi. Pis encore, l’étude explique que "près de 90% de la discrimination globale est enregistrée avant même que les employeurs ne se soient donnés la peine de recevoir les deux testeurs en entrevue".
2.440 offres d’emploi ont été testées dans plusieurs grandes villes de France. Le BIT a eu recours à des comédiens âgés entre 25 et 30 ans, rompus à l’exercice. Les "testeurs" ont répondu à des offres de basses et moyennes de qualifications dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, de la vente et du commerce.
Une discrimination aux formes variées
Du mensonge basique - "Désolé, le poste est déjà pourvu" - à la réponse confuse - "Rappelez-moi en fin de semaine, on est quel jour ? ...On est vendredi...Euh oui donc, rappelez-moi la semaine prochaine" - les employeurs redoublent d’inventivité pour justifier leur refus d’embaucher.
Il existe aussi une forme plus sournoise de discrimination qui consiste à mettre en attente le candidat discriminé, d’origine maghrébine ou africaine, tandis que l’autre candidat se voit proposer un entretien.
Source : Le Figaro