HOLLYWOOD (AFP) - La Française Marion Cotillard a remporté, hier, un historique oscar de la meilleure actrice à Hollywood pour La môme, sur la vie d’Edith Piaf, tandis que les statuettes des seconds rôles sont allés à Javier Bardem et Tilda Swinton.
«Merci l’amour, merci la vie... C’est vrai qu’il y a des anges dans cette ville!» s’est exclamée en anglais Marion Cotillard, bouleversée, après avoir reçu sa statuette des mains de l’acteur Forest Whitaker.
C’est la première fois qu’une Française remporte un oscar de la meilleure actrice depuis Simone Signoret en 1960, et la première fois depuis 1962, avec Sophia Loren dans La Ciociara, que l’Académie des arts et des sciences du cinéma récompense une performance d’actrice dans une langue autre que l’anglais.
Avant elle, Javier Bardem a été honoré pour son rôle de tueur psychopathe dans Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme, des frères Joel et Ethan Coen, film qui a aussi obtenu l’oscar de la meilleure adaptation.
La Britannique Tilda Swinton, de son côté, a remporté à la surprise générale l’oscar du meilleur second rôle féminin pour Michael Clayton, où elle joue une ambitieuse femme d’affaires.
Ratatouille, l’histoire d’un rat voulant devenir chef cuisinier, production des studios Disney et Pixar, a valu à son réalisateur Brad Bird son deuxième oscar du meilleur film d’animation après Les indestructibles, en 2005.
Avant la cérémonie, les stars ont sacrifié au rituel du tapis rouge, recouvert d’une bâche en plastique transparent en raison des averses de pluie qui se sont abattues depuis samedi sur Hollywood, le quartier historique du 7e art au nord-ouest de Los Angeles.
Avant la consécration de Marion Cotillard, la soirée avait très bien débuté pour le cinéma français, puisque La môme a remporté l’oscar du maquillage, tandis que Philippe Pollet-Villard a enlevé la statuette du meilleur court métrage grâce à Le Mozart des pick-pockets.
L’Académie, qui organise les oscars depuis 1929, avait sélectionné cette année des œuvres violentes, des acteurs jouant des personnages inquiétants et des scénarios particulièrement sombres.
La fable sanglante Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme était nommée dans huit catégories et faisait figure de favorite pour la prestigieuse statuette du meilleur film, remise à la fin de la cérémonie.
Le non moins violent There Will Be Blood a aussi décroché huit sélections, dont l’oscar du meilleur acteur à Daniel Day-Lewis. Le drame romantique britannique Reviens-moi et le thriller Michael Clayton suivent avec sept nominations.
Chez les acteurs, George Clooney (Michael Clayton) et Daniel Day-Lewis (There Will Be Blood) étaient en concurrence avec Tommy Lee Jones (Dans la vallée d’Elah), Viggo Mortensen (Les promesses de l’ombre) et Johnny Depp (Sweeney Todd).
Côté documentaires, le film Taxi to the Dark Side, qui relate une affaire de torture sur un prisonnier afghan dans une base militaire américaine, a reçu l’oscar du meilleur documentaire.
Enfin, l’oscar du meilleur film étranger a été attribué au film autrichien Les faussaires, qui raconte la fabrication de faux billets dans un camp de la mort pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Die Fälscher, réalisé par Stefan Ruzowitsky, s’est imposé face à Beaufort (Israël), Katyn (Pologne), Mongol (Kazakhstan) et 12 (Russie).
Présentée par le comédien John Stewart, la cérémonie a échappé de peu à la grève des scénaristes de Hollywood, résolue il y a deux semaines. L’Académie, dont le collège électoral est composé de 5829 professionnels du 7e art, remet des récompenses dans 24 catégories.
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