Entre burqa et bikini, une Australienne invente le «burkini»
Afin de permettre à ses coreligionnaires de pouvoir, elles aussi, s'adonner aux joies de la plage, tout en respectant leurs convictions, une musulmane australienne a inventé le «burkini», croisement entre le bikini sexy et la stricte burqa. «Je la regardais jouer : elle portait un voile, une chemise longue et des pantalons. Et, par-dessus tout, elle avait enfilé le maillot et la jupe de son équipe. Je me suis dit : «Mon Dieu, on doit pouvoir faire quelque chose.»» C'est en regardant sa nièce jouer au netball, sorte de basket-ball, qu'Aheda Zanetti a décidé de concevoir elle-même une tenue qui serait à la fois pratique et «religieusement correcte». «Un si grand nombre de filles et de femmes ne pouvaient pas pratiquer de nombreux sports, dont la natation... Il n'y avait rien de vraiment pratique pour elles... Le tissu, la conception... ça n'allait pas», explique la Libanaise d'origine. La mère de quatre enfants, qui n'a jamais porté la burqa, a d'abord conçu un haut qui reliait un voile à une chemise, avant de se lancer dans des tenues de sport plus complètes et de jeter son dévolu sur les maillots de bain. La styliste crée alors le «burkini» : un costume de bain en polyester, d'une rigoureuse couleur noire, qui enveloppe l'ensemble du corps, des cheveux jusqu'aux chevilles. Depuis, sa société Ahiida, installée dans une banlieue de Sydney, reçoit aujourd'hui des centaines de commandes, venues de toute l'Australie, mais également de l'étranger.
http://www.ahiida.com/Infosoir 19/01/07
Vive le burkini gonflable !
Quand le soleil luit et que l’air bourdonne de chaleur, qui n’a pas envie d’aller à la plage ? Ah, la plage… Tout le monde se rue vers les côtes accueillantes pour piquer une tête dans l’océan. L’air est pur et l’eau est fraîche. Quel bonheur ! Mais quid des croyantes qui ont peur de susciter l’ire du Seigneur en s’exhibant quasi nues sur le bord de la mer ? Eh bien, on n’arrête pas le progrès, même quand il semble marcher à l’envers : voilà qu’une designer australienne d’origine libanaise, Aheda Zanetti, vient d’inventer une sorte de croisement entre le bikini et la burka, le burkini.
Cette pièce de tissu ultralégère, qui coûte quand même 160 dollars, enveloppe entièrement le corps de la dévote aquatique, ne dévoilant strictement rien, et lui permet donc de s’ébattre dans le Grand Bleu sans craindre le Bon Dieu.
Mais que se passe-t-il quand la belle ondine sort des flots, toute mouillée ? Hélas, mes bien chers frères, le burkini lui colle à la peau, dévoilant ses formes généreuses, la transformant en succulent succube ambulant. Affolement général de l’élément masculin sur la plage, de 7 à 77 ans : les uns s’exorbitent l’œil, les autres détournent pudiquement le regard mais le mal est déjà fait et les pensées impures caracolent sous les calottes crâniennes. Je vous le demande, amis : est-ce cela que nous voulons ? (Qui a crié « oui » ?) La plage n’est-elle pas un lieu où le Diable n’est pas le bienvenu, même en short ? La paix des ménages ne doit-elle pas être, là aussi, préservée ?
C’est là qu’entre en scène le génial Zakaria B. Cet ingénieur marocain, inventeur à ses heures perdues, a imaginé d’améliorer le burkini en le munissant d’une petite ampoule d’air comprimé, d’une valve minuscule et d’un p’tit bout d’ficelle qui dépasse. Quand la jeune donzelle émerge de la vague, comme Aphrodite de son coquillage, elle n’a qu’à tirer sur le bout de ficelle et la bobinette cherra ; je veux dire, l’air comprimé s’engouffrera dans le burkini, le transformant illico en boule. Vous noterez que c’est le même principe que l’airbag. Mais là où ces mécréants d’ingénieurs occidentaux se contentent de sauver des vies avec leurs banals airbags, Zakaria B., lui, sauve les âmes de la damnation éternelle. Y a pas photo : c’est lui le meilleur.
Transformée en grosse boule noire, la jeune croyante peut alors rouler jusqu’à sa serviette de bain et se caler sur les sables d’or sans provoquer la concupiscence des mâles. La manip’ n’est d’ailleurs pas sans risque : par jour de grand vent, le Bibendum femelle risque fort de s’envoler dans les nuages. Bah, pour se consoler, elle n’aura qu’à chanter l’hymne bien connu : « Plus près de toi, mon Dieu »…
FOUAD LAROUI
Jeune Afrique, 16/12/07